Peindre  conjure la solitude car il faut la mettre au travail en présence de  sa toile, se sentir comme un enfant qui joue en toute liberté et confiance sous le regard bienveillant et respectueux de sa mère.

Mise en « Capacité d’être seul. » [1]

C’est à chaque fois un effort, car peindre c’est oser toucher à un état traumatique  de soi pour le désamorcer. Le blanc de la toile provoque une excitation angoissante, un sentiment de vide, de solitude et de détresse qu’il va falloir apprivoiser. Le blanc peut être trop vite recouvert  de couleurs qui à force de se mélanger deviennent boueuses. Il faudra extraire des formes tangibles de ce magma indifférencié pour les faire vivre. Souvent partir d’un ratage.  Je crains ces états et c’est sans doute pourquoi je tergiverse avant de commencer  : nettoyer les outils, ranger l’atelier etc… J’ai besoin de ces préliminaires. Puis tout se déclenche sans que je sache pourquoi. Le peintre se dédouble-t-il en se créant en lui-même un témoin interne  pour s’encourager ? Réalise-t-il ainsi  à chaque tableau une nouvelle relation à soi  et une expérience de satisfaction sans avoir besoin de recourir à un symbole maternel artificiel, à des substituts addictifs, par exemple ? Restaure-t-il sa confiance en  s’accompagnant  de parents bienveillants ?

Mise en « Dépressivité. » [2] 

La peinture authentique  doit donner accès à la solitude, à la détresse fondamentale de tout être humain, par une plongée volontaire dans la dépressivité qui n’a rien à voir avec la glaciation immobilisante de la véritable dépression.  C‘est au contraire un mouvement de  confrontation aux pulsions négatives, mais pour les dépasser et les intégrer aux pulsions de vie dans l’espace-temps de la réalisation du tableau.  Comme dans le cadre psychanalytique le geste de la peinture stimule la « libre association »  faisant émerger par exemple des sensations tour à tour joyeuses ou tragiques et en les mettant en relation pour faire surgir une autre réalité, acceptable pour soi et les autres. Peut -être est-ce pour cela que le motif n’est pas primordial pour celui qui peint  surtout l’apparition d’une structure bouleversée qui tente de se tenir debout, à sa manière. 

[1] WINNICOTT D. W., (    ),  « La capacité d’être seul », De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969.

[2] FEDIDA P., (2001),  Des bienfaits de la dépression. Éloge de la psychothérapie, Paris, Odile Jacob Poches, 2003.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] WINNICOTT D. W., (    ),  « La capacité d’être seul », De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969.

[2] FEDIDA P., (2001),  Des bienfaits de la dépression. Éloge de la psychothérapie, Paris, Odile Jacob Poches, 2003.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] WINNICOTT D. W., (    ),  « La capacité d’être seul », De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969.

[2] FEDIDA P., (2001),  Des bienfaits de la dépression. Éloge de la psychothérapie, Paris, Odile Jacob Poches, 2003.

error: